« En Afrique de l’Ouest, les inégalités ont atteint un niveau de crise. Alors qu’un nombre faible mais croissant d’individus s’enrichit de manière inouïe, l’immense majorité́ de la population se voit privée des éléments les plus essentiels à une vie digne, tels qu’une éducation de qualité́, des soins de santé et un emploi décent, et cela en dépit d’un essor économique remarquable sous l’impulsion des industries extractives » affirme le rapport The West Africa Inequality Crisis élaboré par l’ONG Oxfam et Development Finance International.
Pour de nombreux pays, croissance ne rythme pas avec réduction de la pauvreté. La croissance n’est pas assez inclusive et n’a semblé profiter jusqu’à présent qu’à une minorité. « Les inégalités ont atteint des niveaux extrêmes dans la région, de sorte qu’aujourd’hui les 1 % les plus riches des Ouest-Africains gagnent plus que le reste de la population de la région réunie ».
Au delà des « phrases choc »- au Nigeria, l’homme le plus riche du pays touche des revenus environ 150 000 fois supérieurs aux dépenses que les 10%; les plus pauvres consacrent en moyenne à leur consommation de base en un an ; au Ghana l’un des hommes les plus riches du pays gagne plus en un mois qu’une des femmes les plus pauvres du pays ne pourrait gagner en 1 000 ans ; les femmes de familles nanties au Mali sont 15 fois plus susceptibles d’avoir suivi un enseignement secondaire que celles issues de familles pauvres ; les pays d’Afrique de l’Ouest perdent environ $9,6 milliards par an grâce aux incitations fiscales offertes aux entreprises multinationales, soit l’équivalent de 100 hopitaux modernes–